Livre de chevet

C'est une case de grand-mère, Une moiteur de peau sur la terre, Deux enfants dans le lac boueux, Une marmite de pâte sur le feu. C'est une main noire rugueuse Semant une graine bienheureuse; La mangue tombée dans le champ Et des arbustes inclinés par

"Cicatrices" est l'œuvre choisie pour notre quatrième numéro de Livre de chevet . Cicatrices raconte le parcours d'une fille nommée Sira.premierr enfant de la fratrie à avoir obtenu son certificat d'études Primaires, elle rejoint la ville de sya pour y poursuivre ses études et son

Bonsoir à tous, chers Readers-leaders, c’est parti pour le deuxième numéro de notre rubrique intitulée « Livre de chevet ». Il s’agit de l’œuvre « Epître aux épigones ou Leçons de la vie ». Il est le sixième livre de l’écrivain professionnel Adama Amadé Siguiré. Véritable

Pour ce troisième numéro de Livre de chevet, nous vous proposons cette oeuvre de Bénédicte SAWADOGO. Au coeur des mystères révélés :ce qu'ils mont dit. Entrez dans l'univers de la spiritualité surtout dans le respect et la considération des croyances des uns et des autres. Un livre

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A la découverte de Pauline ONGONO, d’ACOLITT au Cameroun

Pauline Ongono est une figure incontournable de la scène littéraire africaine. A la tête d’Acolitt, elle oeuvre avec passion pour la promotion de la lecture et la valorisation de la littérature. Son engagement profond en faveur de la culture fait d’elle une voix essentielle à découvrir. Découvrons-la ensemble: …

1 LaDika: Vous êtes à la tête d’ACOLITT, une structure qui œuvre pour la communication et la littérature. Comment est née cette initiative et quels en sont les principaux objectifs aujourd’hui ?

PO : Je suis bibliothécaire de formation académique et pendant mon service en bibliothèque, j’avais l’impression de ne pas remplir ma mission. J’ai œuvré au sein de plusieurs groupes jusqu’en janvier 2022, le 14 plus précisément, où je mets sur pied ACOLITT. D’autres passionnés du livre comme Ray NDEBI m’ont suivie… Et nous voici. ACOLITT nait dans le souci de mettre dans une seule « calebasse » mes compétences et celles des autres membres de l’équipe. Aujourd’hui, au-delà des compétences que nous mettons à disposition depuis la mise sur pied (relecture, transcription, communication littéraire, traduction et révision de traduction, accompagnement de l’idée à la concrétisation, l’organisation des événements littéraires, l’écriture du scénario et le coaching en écriture, lecture, relecture, gestion des bibliothèques, traduction), nous travaillons à l’ouverture des autres pans du projet ACOLITT. Nous vous en dirons plus très bientôt.

  1. LaDika: Le Cameroun regorge de talents littéraires mais la chaîne du livre y reste fragile. Quels sont, selon vous, les principaux défis que rencontrent les auteurs camerounais ?

PO: Oui, le Cameroun a des talents incroyables en matière de littérature. « Fragile » n’est pas le mot que j’utiliserais ; je dirai plus tôt que le Cameroun a, comme plusieurs pays dans le monde, ses défis à relever dans le secteur de la littérature. Les auteurs camerounais, du moins ceux que je côtoie pour une raison ou pour une autre, se plaignent du souci de distribution et aussi, malheureusement, du manque d’accompagnement de certains éditeurs. Concernant la distribution, je tiens à souligner que nous comptons un certain nombre de distributeurs et diffuseurs (à l’exemple de GVG, Cameroun Livres, Andaal, Madon, Griot, DnL…), mais l’accessibilité sur le plan des pourcentages n’est pas toujours donnée ; le manque de dynamisme et de communication aussi des points de vente… L’accompagnement des auteurs (service d’agent littéraire) n’est pas encore bien cerné par ces derniers… J’ai foi que les choses continueront d’évoluer dans le bon sens.

  1. LaDika: ACOLITT se distingue par un accompagnement personnalisé des écrivains, notamment dans la relecture, la formation ou l’édition. Comment sélectionnez-vous les projets que vous soutenez ?

 La relecture et la formation étant des services payants, nous travaillons avec chaque demandeur et adaptons les missions en fonction du niveau de chacun. Cependant, lorsque nous recevons un texte à relire qui, après première lecture, indique la nécessité d’être plutôt réécrit, nous proposons à l’auteur.e un accompagnement ateliers-écriture.

  1. LaDika:En votre qualité d’éditrice et promotrice de lecture, quel regard portez-vous sur les habitudes de lecture des jeunes Camerounais ? Qu’est-ce qui les freine ou les stimule ?

Nos activités sur le terrain nous ont permis de comprendre que les jeunes ne disent pas un « Non » ferme à la lecture, comme cela se dit très souvent. Plusieurs facteurs contribuent à les éloigner du livre et de la lecture :

– leurs parents contribuent-ils à leur donner une culture du livre et de la lecture ?

– leurs parents les encouragent-ils à lire (pour ceux qui le font déjà) ?

– l es acteurs du livre se rapprochent-ils d’eux ?

– les livres sont-ils assez de qualité pour captiver l’attention de ces derniers ?

– adapte-t-on les pratiques littéraires aux envies des jeunes ?

Et la liste n’est pas exhaustive. L’engouement constaté chez les jeunes chaque fois que ACOLITT est sur le terrain, très souvent dans des lieux reculés des métropoles, prouve clairement qu’il s’agit d’adaptation aux besoins. Et ici (encore), la distribution, l’organisation des événements littéraires (échanges avec les jeunes autour des livres…) sont des points à ne pas lâcher.

  1. LaDika:Vous êtes également active dans la formation à travers ACOLITT Academy. Quelles compétences souhaitez-vous transmettre à la nouvelle génération de professionnels du livre ?

PO: Nos travaux sont dirigés vers tous les publics, ancienne comme nouvelle génération. C’est un secret de polichinelle, les livres paraissent de plus en plus avec beaucoup de « soucis »… Nos ateliers, que nous tenons en ligne une fois par mois, ont pour but de relever et raffermir les compétences des apprenants ; de les coacher sur les attitudes et habitudes à avoir pour forger leurs images en tant qu’acteurs du livre… Vous l’aurez compris, nous souhaitons que le livre ne soit rien d’autres que de qualité et que les auteurs recommencent vraiment à écrire, loin des IA. Il y va de l’éducation de ses lecteurs et de la réputation de la scène littéraire.

 

  1. LaDika: Dans vos activités, quelle place accordez-vous aux langues locales dans la littérature ? Pensez-vous qu’elles peuvent renforcer l’engagement des lecteurs ?

PO: Au Cameroun, de nombreuses initiatives sont mises en place pour valoriser les langues locales dans les livres. Thanks, qui est une maison d’édition axée apprentissage des langues locales, fait un travail formidable dans ce sens. Avec la déculturation qui envahit le monde, ses productions sont du pain béni, surtout pour les jeunes publics. Et ACOLITT encourage les auteurs dans cette voie, afin de construire un peu plus nos contextes dans les livres/

  1. LaDika: En tant que femme engagée dans la promotion du livre, comment percevez-vous le rôle des femmes dans le secteur littéraire camerounais ?

PO: Les Camerounaises du secteur littéraire mettent sur pied de magnifiques initiatives au Cameroun et au-delà de nos frontières. Elles n’ont pas peur d’oser ; elles n’ont pas peur d’innover ; elles savent prouver leur engouement et savent bouger les lignes de la littérature, et ce, à l’attention de différents publics. La littérature a besoin de cette innovation et de cette volonté de sortir du lot de la monotonie. Lors de nos ateliers, nous notons toujours la participation un peu plus active des femmes : elles n’ont pas honte d’apprendre, pour ressortir plus fortes et donc plus outillées. C’est l’occasion pour moi de féliciter ADINKRA, ECLOSION, M’WINA, GVG, Régine EKODO, Arielle DNOUTCHEU, Diane Annie TJOMB, Rosine DEUMAGA, Rosine YEMELE, Danielle EYANGO, ANDAAL, les femmes de l’équipe ACOLITT, Djaïli Amadou Amal et la liste est loin d’être exhaustive.

  1. LaDika: Quels types de partenariats ou de collaborations recherchez-vous pour faire grandir ACOLITT et le secteur du livre au Cameroun ?

PO: Toute collaboration / tout partenariat devrait avoir une finalité : faire grandir, d’une façon ou d’une autre, les différentes parties. Une fois qu’on collabore avec des personnes, physiques ou morales, animées d’une bonne volonté de faire évoluer les choses de manière professionnelle, le secteur peut connaitre de belles avancées. Cependant, ne nous mentons pas, le volet financier est très important ! Chez ACOLITT, nous avons une multitude de projets sociaux qui tardent à voir le jour, le temps de réunir les finances nécessaires. Les voyages littéraires, les ateliers sur le terrain… demandent des fonds. Avoir une belle équipe et de valeureux collaborateurs, c’est une bonne chose, mais un accompagnement financier reste un levier très important.

  1. LaDika: À travers vos activités de ghostwriting ou de scénarisation, vous aidez des voix à prendre forme. Comment conciliez-vous création personnelle et accompagnement des autres ?                              PO:  Chez ACOLITT, nous avons une formule qui allie création personnelle et accompagnement. A ce jour, nous ne proposons pas de ghostwriting, nous proposons un accompagnement « écriture par l’auteur et ateliers d’écriture avec ACOLITT ». Contrairement au fait d’écrire ou de réécrire pour l’auteur.e, ces programmes ateliers écriture ont le don de renforcer ses capacités, un plus pour lui lors de l’écriture de ses prochains textes.

  1. LaDika: Enfin, si vous aviez un message à adresser aux jeunes auteurs et auteures d’Afrique centrale, quel serait-il ?
  • PO: Que chacun fasse sa part, avec passion, volonté, détermination et honnêteté !
  • Suivez des ateliers, sans honte, quand vous sentez le besoin de le faire.
  • Ecrire est un projet et comme tout projet, il nécessite un budget. N’oubliez pas la case « communication » dans votre budget et investissez pour la communication sur vous et vos initiatives littéraires.
  • Investissez-vous en achetant, lisant et parlant des livres des autres auteurs.
  • Soignez votre image, que ce soit en ligne ou en présentiel. Par vos livres, vous êtes des éducateurs. Vous devez donc être des modèles.
  • Proposer des livres de qualité, en partenariat avec vos éditeurs ou votre équipe (en cas d’auto édition, par exemple).

 

  1. LaDika: Vous êtes sur LaDika, le média du livre, un média qui encourage la lecture. Quel message avez-vous à l’endroit des personnes qui hésitent encore à se mettre à la lecture ?

PO: Mon message ira plutôt en sens inverse (Rire) : vers ceux qui souhaitent que les gens lisent. Aujourd’hui, avec la multitude de distractions que compte le monde, nous ne devons plus nous contenter d’attendre que les lecteurs viennent à nous ; nous devons aller vers eux, opérer des stratégies pour « les recruter ». Je le disais il n’y a pas longtemps lors d’un coaching : « Le lecteur est le roi de la chaîne du livre. » ACOLITT a l’habitude d’aller sur le terrain avec des livres, des auteurs, pour organiser des cafés littéraires et plusieurs autres choses. Et à chaque descente, nous lisons l’engouement de nos cibles, peu importe leurs âges. Donc… les librairies, les bibliothèques, les auteurs, les communicateurs littéraires, les journalistes, doivent procéder à cette campagne de proximité, pour nourrir cette envie de lecture. 

En outre, les familles devraient s’y mettre. Combien de parents achètent des livres non scolaires à leurs jeunes enfants ? Combien lisent avec eux ? Combien inscrivent-ils leurs enfants à la bibliothèque ? Combien amènent-ils leurs enfants dans des foires du livre et autres activités autour du livre ? Etc. N’oublions pas la mise en circulation des livres de qualité (sans fautes, coquilles…) ! Le lecteur a le droit de lire de bons livres. C’est donc l’affaire de tous, si l’on veut vraiment changer ou inculquer des habitudes de lecture.

  1. LaDika: Quel est votre citation préférée ?

La mienne : « Lire des livres délivre. » Merci pour cette tribune que vous m’accordez.

Propos recueillis par Kadidia NÉBIÉ

 

 

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