Livre de chevet

C'est une case de grand-mère, Une moiteur de peau sur la terre, Deux enfants dans le lac boueux, Une marmite de pâte sur le feu. C'est une main noire rugueuse Semant une graine bienheureuse; La mangue tombée dans le champ Et des arbustes inclinés par

"Cicatrices" est l'œuvre choisie pour notre quatrième numéro de Livre de chevet . Cicatrices raconte le parcours d'une fille nommée Sira.premierr enfant de la fratrie à avoir obtenu son certificat d'études Primaires, elle rejoint la ville de sya pour y poursuivre ses études et son

Bonsoir à tous, chers Readers-leaders, c’est parti pour le deuxième numéro de notre rubrique intitulée « Livre de chevet ». Il s’agit de l’œuvre « Epître aux épigones ou Leçons de la vie ». Il est le sixième livre de l’écrivain professionnel Adama Amadé Siguiré. Véritable

Pour ce troisième numéro de Livre de chevet, nous vous proposons cette oeuvre de Bénédicte SAWADOGO. Au coeur des mystères révélés :ce qu'ils mont dit. Entrez dans l'univers de la spiritualité surtout dans le respect et la considération des croyances des uns et des autres. Un livre

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Entre éditeurs africains, “on doit être solidaires”

Ahlem Mahmoud Driss, éditrice en Tunisie et au Sénégal, revient sur son parcours personnel et sur l’ambition de sa maison Celi Éditions, créée en 2005 : affirmer le rôle prédominant du livre comme support d’éducation en Afrique. Pour cela, elle œuvre pour l’apprentissage de la lecture aux enfants, quels que soient leur âge, leurs difficultés ou leurs handicaps. Et aborde des sujets tabous tels que la dyslexie, la trisomie, la mort, ou encore la religion… Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

Ahlem Mahmoud Driss est une éditrice comme on en rencontre rarement. Non seulement elle choisit une ligne éditoriale très spécifique mais en plus elle développe sa structure sur deux pays : la Tunisie et le Sénégal. Primée meilleure éditrice jeunesse à la dernière Foire du livre de Tunis, elle a des idées, des convictions, des rêves et aimerait tisser plus de liens professionnels au sein du continent africain.

À plusieurs reprises, le nom d’Ahlem Mahmoud Driss est revenu dans mes échanges avec des professionnels tunisiens. J’ai vu ses ouvrages à l’automne dernier. Alors, lorsque j’ai découvert qu’elle avait également créé une structure au Sénégal, cela m’a intriguée et j’ai voulu en savoir plus et entendre sa vision des relations intra africaines au niveau du livre. Et puis, sa ligne éditoriale sortait de l’ordinaire, alors cela méritait résolument que je m’y intéresse.

us avez choisi un axe éditorial très spécifique. Racontez-nous ce qui a amené à le définir ainsi ?

Ahlem Mahmoud Driss : Je suis orthophoniste et pédopsychologue de formation. En commençant à pratiquer mon métier, je me suis rapidement aperçue que je ne trouvais pas de livres qui puissent accompagner les enseignants, les parents et les enfants eux-mêmes sur les thématiques des troubles et handicaps de l’enfance.

Ce type de livres n’était disponible ni en Tunisie ni en Afrique en général ! De plus, dans nos sociétés, on ne parle pas de ces troubles et handicaps, il y a comme une forme de tabou, par exemple, on ne reconnait pas que l’enfant a des problèmes qui entrainent des soucis à l’école. Pourtant, ces réalités existent en Tunisie, en Afrique comme partout.

C’est là que l’idée m’est venue de créer ma propre maison d’édition axée sur cette ligne éditoriale dans notre contexte africain. Celi éditions ont vu le jour en 2005 en Tunisie et en 2014 au Sénégal. Ce qui m’a également encouragé, c’est que mon père est écrivain, j’ai donc baigné dans ce milieu littéraire.

Pourquoi avoir choisi le Sénégal comme deuxième implantation ?

Ahlem Mahmoud Driss : Je suis experte et je donne des formations sur ces troubles de l’enfance. J’ai été invitée à Dakar par le ministère de la Culture et, là aussi, j’ai pris conscience des besoins en livres adaptés, sur des thématiques qui touchent les jeunes d’aujourd’hui. Car toute l’édition existante reste très conventionnelle pour que les livres puissent être vendus et mis au programme des écoles. Créer cette structure au Sénégal était une aventure, mais je me rends compte que les résultats sont encourageants.

Aujourd’hui, des livres de Celi Tunisie sont envoyés vers le Sénégal et j’ai aussi publié localement plus d’une douzaine de titres parlant de réalités sénégalaises. J’ai notamment publié un livre sur les traditions sénégalaises. Si je fais le point sur cette expérience, je peux dire que je suis très heureuse d’avoir fait ce choix d’une double implantation.

Parlez-nous de ces titres que vous avez édités spécifiquement pour le Sénégal ?

Ahlem Mahmoud Driss : Les histoires sont très inspirées de la culture sénégalaise et il m’arrive aussi de ramener des livres de Celi Sénégal vers la Tunisie. Nous sommes très ouverts en Tunisie et nous aimons découvrir d’autres cultures, donc, pour moi éditrice, ces passerelles sont essentielles.

Si, en Tunisie, j’imprime des livres pour enfants à 2000 ou 3000 exemplaires, je m’aperçois que les livres sénégalais ne sont tirés qu’à 500 ou 1000 exemplaires. Ce sont des différences entre les deux marchés. Ces éditions me prennent entre un et deux ans pour être vendues. Parmi les thématiques que j’aborde, il y a la dyslexie, la dysorthographie, le divorce, la mort, la religion, l’amour, la sexualité infantile… La bibliothérapie est fondamentale et même des orthophonistes, psychologues, médecins, utilisent mes ouvrages pour leur travail avec les patients.

Mes lecteurs sont les enfants, les jeunes adultes, les enseignants, évidemment les parents, les orthophonistes, psychomotriciens, ergothérapeutes, psychologues, les éducateurs spécialisés… Tous ceux qui touchent le monde de la santé mentale chez l’enfant.

Est-ce que les titres édités au Sénégal circulent en Afrique subsaharienne ?

Ahlem Mahmoud Driss : Pas encore pour l’instant. Mais on a eu l’occasion d’exposer nos ouvrages au Salon du livre de Conakry (Guinée), mais le problème du transport est un frein énorme qui impacte le prix final du livre et le rend souvent inaccessible au plus grand nombre. Et puis les délais d’acheminement sont souvent très longs. En Afrique, cette circulation est très compliquée et compartimente les marchés plutôt que de les rassembler.

Quelles solutions vous viennent à l’esprit pour faciliter cette circulation du livre en Afrique ? 

Ahlem Mahmoud Driss : Les meilleures solutions sont résolument la coédition et la vente de droits. J’ai déjà fait des coéditions, notamment avec les éditions L’encre bleue en Côte d’Ivoire. Et les ventes sont nettement meilleures que si on avait exporté les ouvrages depuis la Tunisie. J’ai régulièrement des demandes d’ouvrages venant d’autres pays africains, mais le surcoût du transport et des frais douaniers dissuadent certains clients potentiels.

Pour promouvoir nos ouvrages à plus grande échelle, il nous faudrait un diffuseur qui fasse ce travail d’information et de promotion.

Si vous aviez un message à envoyer aux éditeurs et libraires d’Afrique, que leur diriez-vous ?

Ahlem Mahmoud Driss : D’emblée je leur proposerais qu’on travaille ensemble, en oubliant le complexe européen. Malheureusement, les Africains s’intéressent aux salons en Europe comme Bologne, Paris… alors qu’on pourrait déjà, au sein du continent africain, mieux collaborer. Nous avons tous des richesses et nous vivons dans des contextes proches. On a souvent ce complexe à préférer travailler avec des Européens et on laisse tomber nos confrères africains, alors que la plupart éditent de très bons ouvrages.

Pour les libraires, il faut regarder les choses en face : ces dépôts-ventes que beaucoup pratiquent, ça ne marche pas ! Car tant que le libraire ne paye pas ou n’est pas obligé de payer à un moment donné, il va laisser les livres dans un coin de sa librairie et n’aura plus la nécessité de les vendre. Même en Tunisie, moi je n’accepte pas les dépôts-ventes. Les libraires peuvent me faire un chèque à très longue échéance mais s’engager sur un paiement encourage plus à s’impliquer dans la vente du livre. C’est une réalité que j’ai maintes fois expérimentée. Le deuxième obstacle est le prix final. Et puis, pour couronner le tout, il n’y a pas de collaboration entre nos ministères de la Culture en Afrique. Pourtant il pourrait y avoir des soutiens pour favoriser ces échanges commerciaux et éditoriaux.

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