Un poème de Daniel Zongo pour clore la soirée
Terminons la soirée dominicale en toute poésie. Il s’agit d’un poème, de l’illustre Professeur, Docteur et chercheur en zootechnie animale. L’homme a œuvré à l’école supérieure de science agronomique de 1987 à 2009. En plus d’être un scientifique brillant, il était un homme de lettres aguerri. Écrivain, poète par ailleurs membre fondateur de l’association des écrivains de Côte D’Ivoire. Il a été lauréat du prix cauris d’or, du prix de poésie à Tours en France en 1975. Il est l’auteur de l’œuvre « Charivaris », un recueil de poèmes publié en 1977.
Il est malheureusement décéder le 15 août 2014 à Abidjan, mais comme les grandes âmes ne disparaissent jamais, et que leurs œuvres, demeurent dans la vie des vivants, relisons ensemble son poème intitulé :
SÉCHERESSE
Éclipse qui se substitue à l’affreux serpent
Pour verser son venin sur une terre miraculée
Regarde ces mains ensanglantées
Sur les tam-tams qui martèlent la savane
De bruits aux accents de tristesse
Regarde ce père usé par la misère et le travail sans fin
Cette mère qui offre tout alors qu’elle n’a plus rien
Ce jeune homme à la fois fragile et désolé
Regarde, regarde, c’est l’averse du désespoir
La fleur qui se fane
L’oiseau qui se tait
L’air qui brûle sans haleine
Il y a des fruits confidents du mauvais temps
Il y a le beau regard du mendiant privé de tout
Il y a les vautours aux griffes imprudentes
Il y a ,il y a ,il y a …
Où est donc l’empire des frondaisons
Azur, plaintes, vallons
Où je paraissais mourir
Quand s’enfuyait mon rêve ?
DE Daniel Zongo, Charivaris. Imprimerie pinson, Les sables-d’Olonne,1977, droits réservés
Par Kadidia NEBIE